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L’extraction d’une base de données
La SARL MA Editions et la SA Lliad ont été
condamnées à verser plus de 15 millions d’Euros
à titre de dommages et intérêts à
France Télécom par le Tribunal de Grande Instance
de Paris (18/06/1999, TGI Paris, aff. La SA France Télécom
c/ La SARL MA Editions et la SA Fermic devenue Illiad).
Ces deux sociétés ont constitué des
services d’annuaire par téléchargement
des données accessibles par Minitel sous le code
3611. France Télécom a fait valoir ses droits
en invoquant les dispositions de la loi du 1er juillet 1998
relative à la protection des bases de données.
Le Tribunal a reconnu que l’ensemble des frais avancés
par France Télécom attestait bien d’un
investissement financier. Ainsi France Télécom
pouvait « interdire l’extraction et la réutilisation
d’une partie substantielle du contenu de sa base de
données » en tant que producteur et comme l’énonce
l’art. L 342-1 CPI.
Pourtant, les deux sociétés auraient du être
méfiantes, car France Télécom va jusqu’à
rappeler la législation concernant les bases de données
sur son site des Pages Pro et met en garde ceux qui seraient
tentés de reproduire et copier sa base de données.
Voici
ce que l’on peut y lire :
« Conformément aux dispositions de la loi
n°98-536 du 1er juillet 1998, portant transposition
dans le code de propriété intellectuelle de
la directive 96/9/CE du 11 MARS 1996, concernant la protection
juridique des bases de données, France Télécom
est producteur et propriétaire de tout ou partie
des bases de données composant le présent
site. En accédant au présent site, vous reconnaissez
que les données le composant sont légalement
protégées et, conformément aux dispositions
de la loi du 1er juillet 1998 précitée, vous
vous interdisez notamment d’extraire, réutiliser,
stocker, reproduire, représenter ou conserver, directement
indirectement, sur un support quelconque, par tout moyen
et sous toute forme que ce soit, tout ou partie qualitativement
ou quantitativement substantielle, du contenu des bases
de données figurant au site auquel vous accédez
».
Mais
il n’est pas toujours aisé de savoir ce que
le législateur entend par une « partie substantielle
de sa base de données ». |