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TGI Paris 26/04/2002 Agence France Presse (et autres) /
M. Ivan Callot, Sarl Magnitude
Le créateur d'un site reproduisant, sans autorisation,
cinq photographies illustrant des événements
dramatiques de l'actualité et pour lesquelles il
avait associé des légendes grossières
a été condamné pour contrefaçon.
Le tribunal a rejeté l'exception de parodie invoquée
en défense, soulignant que les cinq photographies
étaient "porteuses en elles-mêmes
de faits dramatiques connus du public".
Le tribunal a interdit au créateur du site de poursuivre
ses agissements sous astreinte de 1500 euros par infraction
constatée. Il a également été
condamné à verser à l'Agence France
Presse, titulaire des droits patrimoniaux sur ces photos,
7500 euros de dommages-intérêts.
L'atteinte au droit moral des photographes a été
indemnisée par l'allocation d'une somme de 1500 euros
octroyée à trois d'entre eux, et 3000 euros
pour un dont deux photos avaient été exploitées
sans autorisation.
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TGI Paris, Référé 3 mai 2002 Agence
France Presse / Front National, Comité Le Pen Président,
Jean-Marie Le Pen
Cette décision se situe en plein dans l’actualité
de l’année 2002 avec la présence du
président du Front National au second tour des élections
présidentielles françaises.
Dans cette affaire deux sites liés au FN avaient
reproduit neuf photographies de l’AFP sous une rubrique
intitulée : « la haine contre les patriotes
– enfants pris en otages par les mouvements d’extrême
gauche, défilés haineux, manifestations spontanées
par plus de 60 mouvements de gauche … la haine, c’est
eux ! ».
Aucun abonnement à l’AFP n’avait été
souscrit par les protagonistes. L’AFP demande alors
le retrait des photos des sites en question ainsi que le
versement de dommages et intérêts pour contrefaçon
et concurrence déloyale.
Le tribunal condamne les défendeurs au retrait des
photos sous astreinte de 10.000 euros par photo et par jour
ainsi qu’au versement de 10.000 euros de dommages
et intérêts à titre de provision.
Cette affaire est simple du fait que l’infraction
n’était en aucun point contesté par
les défendeurs.
Elle prouve également que l’AFP reste vigilante
quant à l’utilisation de ses photos et on peut
même supposer qu’une action aurait été
intentée même si les photos avaient été
acquises régulièrement auprès de l’AFP.
Le droit moral aurait alors pu être mis en avant pour
le détournement du caractère informatif des
photographies mis au service du message d’un parti
politique lors d’une élection.
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