3- Les photographies
intégrées tel quel sur un site Web
Intégrer des photos dans un site n’est pas
un acte anodin. En effet, une photographie est doublement
protégée lorsque l’on n’en est
pas propriétaire.
Non seulement, il faut obtenir l’autorisation
du photographe pour reproduire et diffuser la photo en vertu
des droits d’auteur (1),
mais il est nécessaire aussi d’obtenir la permission
de communiquer l’information contenue dans la photographie
: personne, maison, marque, logo, plan (2)…
Et un crédit photo est également nécessaire.
Pour ce qui est de l’atteinte
aux droits d’auteur, de nombreuses jurisprudences
attestent des multiples non-respects de ces droits.
Dans différents jugements, le TGI de Paris (25/01/2002,
9/01/2002, 13/02/2002, 13/02/2001…) a interdit la
reproduction, la représentation sur quelque support
que ce soit et notamment sur des sites internet. Des astreintes
sont souvent prononcées.
Généralement, les personnes
attaquées tentent de se disculper en invoquant des
exceptions.
Une des plus fréquentes est celle de parodie : celle-ci
suppose l’intention d’amuser sans nuire
et exclut toute reproduction intégrale ou partielle
de l’œuvre première qui ne peut être
utilisée comme telle. On le voit, invoquer une exception
est très difficile à justifier.
Il reste difficile de justifier la
présence de photos sur un support comme Internet
lorsque l’on ne prouve pas une cession des droits
d’auteur par le propriétaire de celles-ci.
La décision suivante est explicite quant à
une exploitation sans autorisation :
TGI de Senlis 10 avril 2002 Raphaël
Van Butsele / Chantilly Congrès Evénementiels,
CCI de l’Oise
M. Van Butsele est photographe et
a découvert une de ses photos reproduite et diffusée
sur le site Internet de la SARL Chantilly Séminaires
Congrès Evénementiels sans son autorisation,
et sans mention de son nom comme auteur en accompagnement
de la photo (crédit photo).
Il met en avant ses droits patrimoniaux
(rémunération au titre de la cession de droits)
comme moraux (qualité de l’œuvre contrefaite,
notoriété) et obtient 4600 euros de dommages
intérêts.
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